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Le 02 novembre 2010 à 00:00 | mise à jour le 18 avril 2015 à 10:32

Quelle platine de roller pour quel usage ?

Quelle platine de roller pour quel usage ?

Chaque pratique du roller nécessite des propriétés de platines spécifiques. On a besoin de maniabilité et de réactivité en slalom, de rigidité et de rendement en vitesse, de confort en randonnée, de solidité et de glisse en street, etc. Rollerenligne.com vous défriche le terrain pour faire votre choix plus facilement...

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Rationalisation du choix des platines

Quelles platines de roller pour quel usage ? Nous n'allons pas trop rentrer dans le détail des différentes disciplines mais plutôt vous proposer des grandes lignes qui vous permettront de choisir vos platines plus facilement à partir de grands principes. Des articles plus pointus seront rédigés discipline par discipline. Il en existe déjà pour la vitesse...

Nous allons donc nous intéresser aux différents facteurs qui apportent des propriétés différentes à la platine :

  • le procédé de fabrication
  • la conception
  • les dimensions
  • l'entraxe
  • la rigidité
  • la matière qui la compose
  • le nombre de points de fixation...
  • Les ponts
  • Le nombre de roues
  • Les configurations en rockering et en montage banane

Bref, un beau tour d'horizon !

Les procédés de fabrication et la conception des platines

Les platines peuvent être moulées, embouties, extrudées ou taillées dans la masse. 3 procédés existent également pour les platines composites à base de carbone, ils sont détaillés dans notre article réalisé en collaboration avec EO Skates sur la fabrication des platines composites.

Les platines moulées/injectées

Voilà comment sont souvent réalisées les platines en matière plastique, la matière est injectée dans un moule à la forme de la platine. Ce procédé est peu coûteux et utilisé sur les platines d'entrée de gamme en fitness ou pour les platines de street.

Les platines embouties

On prend une plaque de métal, en général de l'aluminium, et on la passe sous une presse pour lui donner la forme désirée. Ce procédé est très fréquent sur les patins de randonnée de milieu de gamme.

Chez BJ Concept, fabricant français de platines de vitesse, le procédé est légèrement différent : Une feuille d'aluminium est découpée au laser puis pliée avec une presse plieuse. Ensuite, les portées de roulements sont embouties et les têtes de vis sont fraisées. Enfin, il ne reste plus qu'à polir la surface de la platine pour enlever les traces de fabrication et à les anodiser en noir.

Les platines extrudées

Ce procédé de fabrication est assez coûteux. On passe un bloc d'aluminium dans une filière qui va lui donner sa forme définitive. Ce système permet de bénéficier de platines d'un seul tenant avec de bonnes propriétés mécaniques.

Les platines taillées dans la masse

Ce sont les plus coûteuses à produire car le procédé demande du temps. Il s'agit en fait de "sculpter" un bloc de matière pour lui donner la forme désirée. C'est un des procédés qui offre la plus grande solidité.

Monobloc ou en plusieurs parties ?

Il existe différents types de châssis : monobloc ou en plusieurs parties. Pas besoin d'être sorti de Saint-Cyr pour comprendre qu'une platine en plusieurs parties sera moins performante qu'une platine réalisée d'un seul tenant en terme de rigidité et de solidité. Quelles platines de roller pour quel usage ?

Les dimensions

La longueur des châssis

Roller tout terrain

Elle est à choisir en fonction de votre discipline préférée. Plus une platine est courte plus elle est maniable : un châssis court convient bien pour le hockey, le slalom, l'agressif, le freeride ou la rando urbaine.
Plus une platine est longue moins elle est maniable. Par contre, elle est plus stable et transmet mieux la puissance de la poussée. Ce type de châssis est plutôt utilisé pour parcourir de longues distances ou rouler vite. Elles sont également utilisées en descente où elles augmentent la stabilité et où les appuis sont plus marqués. 

La hauteur

  • Plus une platine est haute et plus votre centre de gravité sera haut. Du coup, vous risquez de perdre en stabilité.
  • Plus une platine est basse, plus vous serez stables.
  • Plus une platine est haute, et plus elle va exercer un effet de levier sur vos chevilles.

Il faudra alors avoir des chevilles plus musclées et plus toniques pour compenser l'effort latéral supplémentaire... ou alors, il faudra un roller avec une chaussure plus haute pour pallier partiellement cet inconvénient.

D'une façon générale, dans le roller, on privilégie des platines les plus basses possibles, quelle que soit la discipline. On garde ainsi un maximum d'équilibre. La difficulté reste de trouver le compromis en fonction de sa pratique. En roller tout-terrain ou en vitesse par exemple, il faut concilier des roues de très grand diamètre qui vont mécaniquement augmenter la hauteur de la platine, avec un besoin de stabilité.

Nombre et positionnement des roues

Quelles platines de roller pour quel usage ? On trouve des platines accueillant de 2 à 6 roues selon la discipline. Il est donc intéressant de voir en quoi le nombre de roues influe sur le comportement du patin.

2 roues

Les modèles équipés de deux roues sont fréquents en roller tout-terrain. On place en général une roue de part et d'autre de la chaussure pour utiliser du grand diamètre sans pour autant rehausser le centre de gravité. Sur ce type de configuration, on perd en maniabilité parce que les platines sont longues.
On trouve aussi des patins à 2 roues en street, sur les modèles freestyle. Le patin est moins maniable mais permet de faire des slides sur de gros murets sans se bloquer.

3 roues

Les modèles à 3 roues sont fréquents chez les enfants en randonnée ou en vitesse, voire en artistique. Cela réduit la masse générale du patin. Il est ainsi plus facile à emmener tout en restant assez maniable grâce à une platine compacte. On peut aussi mettre un plus grand diamètre sans pour autant trop alourdir.

4 roues

C'est devenu le standard dans de nombreuses disciplines de la vitesse au freeride, au hockey, en passant par le slalom. C'est un bon compromis qui permet de nombreuses configurations : flat, rockering, high-low, banane...

5 et 6 roues

Désormais devenu fréquent dans la vitesse, ces platines offrent des appuis plus fermes et davantage d'accroche sans pour autant trop sacrifier le roulage. On trouve notamment une platine 6x84 mm chez CadoMotus mais c'est vraiment un modèle destiné à la descente tout schuss en ligne droite !

Le nombre de roues influe sur l'adhérence...

Plus on a de roues et plus on a de points de contact avec le sol. Du coup, on possède une meilleure accroche. Pour s'en rendre compte, il suffit d'aller patiner sur le mouillé en enlevant ses deux roues centrales sur une platine classique à 4 roues. On perd vite les appuis, on sent que ça se dérobe sous les patins.

... mais aussi sur l'usure et les frottements

La contrepartie reste qu'on augmente un peu les frottements avec le sol. Par contre, plus le nombre de roues est grand et moins la masse reposant sur chaque roue est importante, du coup, les roues s'écrasent moins, s'usent moins vite.

Flat ou rockering, banane, hi-lo...

Il existe des modèles de platines proposant de série ces options barbares.
En "flat", la platine possède des roues "à plat". Elles touchent toute le sol. C'est la configuration classique.

En "hi-lo", les roues arrières sont plus grandes que les roues avant. Cela procure davantage de réactivité et de nervosité en basculant le patineur vers l'avant. Ces configurations sont fréquentes en hockey.

En "banane", les deux roues centrales sont plus grandes que les roues des extrémités, on bénéficie donc d'une maniabilité extrême mais de beaucoup moins de stabilité. Les slalomeurs adorent ce montage.

Matières : composite, aluminium, bambou ?

Là, on entre dans un sujet sensible. Certains matériaux composites comme le carbone peuvent offrir une meilleure rigidité que l'aluminium mais moins bien résister à la casse. Quand on parle des composites, il faut donc tout le temps avoir à l'esprit que la construction de la platine va jouer un rôle clé. Selon la quantité de tel ou tel élément dans la composition, les propriétés de la platine peuvent varier

Les platines en polymères

Il s'agit souvent de modèle en PVC, polypropylène, polyuréthane ou nylon. Elles se déforment facilement, sont plutôt souples. Leur rendement est donc assez moyen. Par contre, elles absorbent bien les vibrations et sont donc confortables. Ces matériaux sont surtout utilisés pour les entrées de gamme en randonnée et en street.
En roller agressif comme en randonnée, il peut arriver que ce matériau soit combiné avec une fibre de verre ou de carbone.

Les platines composites

Elles comportent souvent une base plastique dans laquelle on ajoute des fibres de verre ou de carbone pour améliorer leur rigidité ou leur solidité. Ce procédé de fabrication est aussi bien utilisé sur les patins de bas de gamme que pour les haut de gamme. C'est le choix des matériaux combinés et leur proportion qui va faire la différence.
En entrée de gamme, on trouve une dominante de polymère et parfois un peu de fibre de verre.
Dans les haut de gammes, le carbone est maître.

Les platines en métal

On utilise essentiellement de l'aluminium qui offre un bon compromis entre rigidité, souplesse et tolérance à la déformation, mais le magnésium et le titane lui sont parfois combinés ou utilisés à part entière pour plus de légèreté ou de solidité.
Elles sont omniprésentes dans la plupart des disciplines en milieu et haut de gamme.

Et le bambou ?

Encore assez peu utilisé dans l'industrie du roller, le bambou est un matériau léger qui serait 3 fois plus résistant que l'acier. On en trouve sur les platines de milieu de gamme sur quelques produits orientés vers le développement durable. Ce sont des platines confortables à patiner mais pas très performantes. Quelles platines de roller pour quel usage ?

D'autres paramètres à prendre en compte...

Rigidité/souplesse des platines

Si dans de nombreuses disciplines on cherche à avoir une platine rigide pour plus de réactivité, il faut quand même savoir qu'il vaut mieux trouver un compromis à ce niveau.
Une platine longue très rigide va se transformer en un véritable rail, parce qu'elle ne se déformera pas. Du coup, on a beaucoup plus de mal à tourner et il vaut mieux l'utiliser sur de grandes lignes droites.

C'est pour cela que l'on teste la rigidité des platines à leurs extrémités en les serrant entre les doigts. Si la flexion aux extrémités est marquée, la platine sera maniable, si elle ne bouge pas d'un iota, vous avez un rail entre les mains. Plus nerveux mais un peu moins manoeuvrable. Quelles platines de roller pour quel usage ?

Platines 2 ou 3 points

Nous avons consacré un article complet à ce sujet, n'hésitez pas à le lire ou à le relire. Pour résumer, on gagne en réactivité, en relance, en sensation mais on perd en confort... Quelles platines de roller pour quel usage ?

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Texte : Alfathor
Photos : Rollerenligne.com
Mis en ligne  le 02 novembre 2010 - Lu 37839 fois


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