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Le 26 avril 2006 à 00:00 | mise à jour le 08 novembre 2011 à 14:45

Hommage : Arnaud Gicquel prend sa retraite

Hommage : Arnaud Gicquel prend sa retraite

Il y a quelques mois, on apprenait que Franck Cardin décidait de raccrocher les rollers. Dans sa foulée ou presque, si l’on peut se permettre, Arnaud Gicquel vient de prendre la même décision. Il est vrai que la saison avait juste recommencé. Arnaud s’était déjà montré à son avantage lors de la première épreuve de la French Inline Cup. Mais il y a des choix qui doivent se prendre au bon moment : et le bon moment était arrivé. Alors, après plus de 20 ans de carrière, Arnaud Gicquel se retire de la compétition, par la grande porte.

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Retour sur une carrière d'exception

Arnaud avait commencé le roller de vitesse à la fin des années 70 : à l'époque, le roller s'appelait encore le patin à roulettes et les roues étaient en bois. Arnaud avait juste suivi un de ses copains de Rezé dans le club local et le virus l'avait pris, sans jamais le quitter. Pour bon nombre d'observateurs, Arnaud était un patineur né, celui qui aurait été capable de battre quiconque dans n'importe quelle circonstance tellement il avait la classe. Le « quad » l'avait d'ailleurs mené sur la route de la gloire, jusqu'au titre de champion d'Europe des jeunes acquis en 1987 (il en décrocha 40 au total), puis le titre de champion du monde en 1991, à l'âge de 18 ans seulement !
Mais déjà, le roller, et donc Arnaud, prenaient un premier virage : exit les « quads », bienvenue au inline ! Les patins aux roues alignées descendent alors des Pays-Bas et envahissent petit à petit toute l'Europe. Lors des tous premiers championnats internationaux, les Battaves surclassent à la fois les Européens et les Américains. Mais dès 1993 et grâce à une adaptation express, les Dante Muse et autres Arnaud Gicquel, suivis bientôt par des graines de champions comme Chad Hedrick, Jorge Botero et Pascal Briand, se convertissent tous au inline et reprennent leur leadership sur la scène mondiale.

Trois longueurs d'avance

Pour Arnaud comme pour les autres, la conversion aura été une véritable révolution, voire même un pari risqué. Arnaud se souvient que, poussé par son entraîneur d'alors, Christophe Audoire, il a dû répéter et répéter ses gammes, et aller aux Pays-Bas pour progresser. Au départ, il subit quelques déconvenues.. Et au fur et à mesure, la foulée s'imprimait et la classe reprenait le dessus ! Arnaud enchaîna donc les stages et les courses, aussi bien sur la route que sur les lacs gelés, et il revint dans l'Hexagone avec trois bonnes longueurs d'avance sur la plupart des autres compétiteurs.
  Cet avantage, il allait le capitaliser alors que le roller de vitesse entamait sa mue vers le professionnalisme. Arnaud a été des premières aventures des teams professionnels, d'abord au sein du team Bauer dès 1997 avec notamment Benoît Perthuis ou encore Cédric Michaud, puis, à partir de 1999, dans le team Rollerblade. C'est l'époque des premières séries de marathons internationaux, comme l'European Inline Cup, et des courses aux quatre coins du monde (Rome, Londres, Paris, Eindhoven ou New York par exemple). C'est aussi l'époque à laquelle Arnaud gagne le dernier de ses quatre titres mondiaux, en 1998, à l'occasion de la course à points sur route à Pampelune. Les championnats du monde furent l'un des sommets dans la carrière du Ligérien. Mais, malgré ses vingt-neuf médailles décrochées lors de ces joutes au plus haut niveau, Arnaud aura souvent été « barré » tout au long de sa carrière par un certain Chad Hedrick - arrivé chez les Seniors en 1994 à Gujan-Mestras - pour la médailles d'or..

La gloire mondiale sur les marathons

Mais de l'autre côté, Arnaud aura connu la gloire mondiale sur les marathons. Par exemple, il finissait la saison 2001 en tête des bilans mondiaux de la Roller World Cup, à la première place de la Swiss Inline Cup et il décrochait aussi le titre mondial par équipe avec Rollerblade. Une performance qu'il avait déjà achevée pour la S.I.C. en 1999 et 2000 ! Arnaud était capable de gagner sur tous les types de terrains – même si ceux de la Coupe du monde étaient alors relativement plats – et dans toutes les conditions. D'ailleurs, à cette époque, le leader de l'équipe sur la série mondiale des marathons, c'est plutôt Jorge Botero : les diverses fortunes de course ont permis au Français de quand même s'imposer au classement mondial. Il est alors coaché par son autre entraîneur, Alain Nègre, et entouré de coéquipiers de luxe : Jorge Botero donc, Diego Rosero, Fabien Rabeau, Shane et Kalon Dobbin.
  A partir de 2003, Arnaud commence à voir la « chance » tourner. Il a quitté Rollerblade World pour l'équipe nationale suisse de Rollerblade et est alors victime de petites blessures musculaires à répétition : notamment une pubalgie contractée en 2004 et une blessure due à une grave chute à l'entraînement (subie) en 2005, et qui plus est à chaque fois en plein milieu de saison ! Malgré tout, il est toujours aussi performant, comme par exemple lorsqu'il s'impose au nez et à la barbe du peloton international à Engadin, sous l'orage (juin 2003) ! Quelques semaines plus tard, il va chercher le bronze sur le marathon du championnat du monde à Ostende (août 2003). Il revient l'année suivante dans le team Rollerblade World, parvient à nouveau à décrocher quelques podiums sur les marathons malgré une saison tronquée donc (pubalgie). Il part alors en 2005 vers le team SAAB Salomon World et réussit encore à s'imposer sur les podiums des F.I.C. (Plouha, les Herbiers) et de courses internationales (Hambourg).
Sa dernière course aura été à l'image de sa carrière, efF.I.C.ace et sérieuse. A Nîmes début avril, il parvenait à se glisser dans la bonne échappée, à la faire vivre et à aller chercher la troisième place grâce à son coup de rein. Un dernier podium parmi tant d'autres en marathon.

La F.I.C. a grandi, sa fille aussi

  Aujourd'hui, et depuis six années maintenant, Arnaud est le directeur de la French Inline Cup, la série française des marathons. De quatre marathons au départ, la F.I.C. s'est élargie cette saison à douze rendez-vous, dont trois classés World Inline Cup. D'année en année, la F.I.C. grandit et attire de plus en plus de patineurs. Arnaud est en passe de réussir son pari : celui d'amener le roller de vitesse, un sport très technique, voire élitiste, vers un large public. C'est un travail à plein temps et cela a très certainement conforté sa décision de raccrocher. Par ailleurs, parallèlement à la F.I.C., sa fille aussi grandit, et un second bébé arrivera bientôt... Quand on est patineur professionnel, on passe presque la moitié de la saison en voyage : c'est quasiment incompatible avec une vie de famille « normale ». En somme, à bientôt 34 ans et alors qu'il était toujours aussi compétitif – en témoigne son podium à Nîmes début avril – Arnaud a décidé de tirer sa révérence. Par la grande porte. Ses adversaires sur la piste - et amis en dehors - garderont de lui l'image d'un patineur doué, rapide et endurant, fair-play, tourné vers l'avant, ouvert aux autres et toujours prêt à échanger quelques paroles à toute occasion. Ces qualités, il les a déjà mises au service de la F.I.C... Et on l'espère pour longtemps. Sa carrière, longue et glorieuse, reste une belle carte de visite et légitime son engagement pour la reconnaissance du roller skating de vitesse en France. Il laisse la place à d'autres sur la piste, mais reste bien présent au sein de notre sport, et c'est tant mieux !

Vincent Esnault

Les hommages...

 

Thomas Boucher (Team Powerslide)

"J'ai la chance d'avoir côtoyé Arnaud sur les dernières années de sa carrière. C'était mieux pour moi car il était un peu moins fort...;-) ! Arnaud restera un patineur que j'ai idolâtré comme pour beaucoup d'ailleurs. Ces dernières années dans les teams internationaux, m'ont permis de mieux le connaître. C'est un patineur qui en fait toujours plus à l'entraînement avec une volonté de toujours progresser et d'être le meilleur. Il ne faut pas oublier que c'est un sacré boute-en-train" et qu'on a rigolé bien des fois avec ses blagues. Il a une capacité à oublier beaucoup de choses à l'hôtel avant la course ! Arnaud reste aussi un des grands partisans du développement du roller en France avec les courses populaires et la French Inline Cup. "

Alain Nègre - Entraîneur Rollerblade : "Il fallait bien que ça arrive un jour !"

"Il fallait bien que cela arrive un jour. C'est toujours une décision difficile à prendre, mais il est allé au bout de lui-même. Il a été champion du monde à 18 ans et il arrête sa carrière à l'aube de ses 34 ans, que dire de plus à part de saluer cette grande performance. Sa motivation n'est plus la même, son corps ne répond plus comme avant, il a besoin de plus de récupération. Comme beaucoup, j'aurai aimé le voir patiner encore une ou deux années supplémentaires, mais on ne peut que respecter son choix. Il aura marqué toute une génération. Je pense bien le connaître : 7 années d'équipe de France et 5 années où je l'ai coaché sous Rollerblade, et pour moi, c'est un très grand, une volonté énorme, un travailleur acharné, un éternel insatisfait qui voulait toujours plus. Merci Arnaud pour ce que tu as apporté au Roller et je pense que tu as un successeur, un gamin qui a aussi soif que toi, également un éternel insatisfait qui comme toi a été champion du monde à 18 ans..."

Christophe Audoire - Ancien entraîneur Salomon, Directeur technique de la World Inline Cup

La rencontre

"Nous nous sommes rencontrés en 1988. Arnaud exprimait un fort désir et une volonté incroyable de faire une carrière professionnelle, même si à l'époque, on n'avait pas encore les teams.
Le deal était simple et on était d'accord sur toute la ligne, on avait la même ambition, peur de rien et une envie énorme de vivre intensément avec notre sport. Arnaud, de son côté avec le plein soutien de son père, Gérard, se consacre pleinement aux entraînements et aux courses, tout comme moi en tant qu'entraîneur (BEE2). Nous structurons un nouveau club approprié à ce projet. Les journées sont chargées pour un jeune sportif de haut niveau : Alternent l'école et les entraînements, pas question de flâner devant la TV...
C'est le début d'une grande aventure sportive et humaine. En plus de se voir quotidiennement aux entraînements, nous nous téléphonons 10 fois par jour.
Dès ce jeune âge, Arnaud montre une incroyable volonté de réussir, d'approcher la perfection, de chercher le petit « plus » qui fait la différence. C'est le seul athlète que je devais stopper à la fin des entraînements. Il voulait toujours refaire un dernier virage pour parfaire sa technique. Un soir j'ai même dû couper la lumière de la piste pour le faire sortir et que l'on rentre à la maison.

Un athlète de plus en plus médiatisé

Pour ce qui est des débuts médiatiques : nous faisions passer tellement d'articles et de dossiers aux médias locaux (Nantes) qu'Arnaud commençait à être bien connu et même reconnu dans le milieu sportif. Il reçut le trophée Decathlantes du meilleur sportif amateur décerné par les journalistes nantais. En catégorie pro c'est un certain Marcel Dessailly du FC Nantes qui décroche le prix.
Il gagna aussi deux fois le Trophée de Stade 2 et passa dans dans plusieurs émissions nationales pour les jeunes. Un jour Arnaud est invité à Matignon pour une réception de tous les athlètes français avec le premier ministre. A la gare Montparnasse il saute dans un taxi et demande à aller à Matignon le chauffeur l'emmène rue Matignon ..il ne pouvait croire qu'un si jeune homme puisse être reçu à Matignon par le 1er ministre !

Les premiers rollers en ligne

En 1988, nous partons aux U.S.A. pour participer à des courses sur piste dans le Wisconsin. Arrive alors un démo-van Rollerblade qui nous présente des rollers avec des roues « fines » les une derrières les autres comme une lame de glace. Les premiers essais ne sont pas très concluants : ça roule bien mais ça tourne pas.. on connaît la suite !
Dès l'arrivée des patins en lignes en compétitions en 1991 – 1992, nous avons senti que c'était l'avenir. Arnaud à été un des premiers à s'y mettre, un pionnier. Les patins avaient alors des chaussures qui se dévissaient des platines, les roues n'étaient pas encore au point. Il y eut des chutes phénoménales : durant la première saison, Arnaud va répertorier sur son carnet de sport près de 20 chutes en course ! Mais il persévère et conservera pour les saisons suivantes cet avantage de maîtriser les patins en ligne.

Dompter la bête

Nous pensons "pro" et investissons les bénéfices de la vente des pin's "Arnaud Gicquel Champion du monde" dans la recherche pour « dompter » ces nouveaux patins. Nous partons à nouveau en voyage au USA pour la 1ère course internationale en patins en ligne. Nous voyagons ensuite en hollande et les premières courses pros, fréquentant également des stages de glace.

Premier contrat

A 20 ans Arnaud signe son premier contrat professionnel avec Mogema. Il roulera comme équipier de Eric Huzelbosh (la vedette hollandaise). Il part en tournée pour des courses en Californie, seul avec une voiture de location dans Los Angeles.. bonjour la galère !
Arnaud met l'accent sur ces nouveaux patins et les entraînements sont principalement axés sur la maîtrise totale de ces « nouveaux engins ». Le jour de faire les valises pour les championnats d'Europe : Impossible de retrouver ces patins traditionnels ! Il y avait encore quelques courses « tradi » à faire.. on les retrouve finalement dans la cave un peu moisis.
Les titres nationaux et internationaux s'enchaînent ainsi que de grandes victoires sur le circuit pro. Les voyages se succèdent sur tous les continents : Des courses en Colombie, des stages à la Réunion, et milles autres souvenirs sur près de 20 ans.

Bilan

Arnaud a des qualités physiques extraordinaires, alliés à une volonté hors du commun. Il se forge un statut de compétiteur redoutable, n'abandonne jamais. Il cherche toujours à progresser, à être à la pointe de la technologie. Il dispose d'un fond à toute épreuve, d'une pointe de sprint explosive sur la fin de course, et une agilité exceptionnelle sur les patins : un véritable gagneur !
Arnaud s'est aussi beaucoup investi pour son sport, parfois au détriment de sa propre carrière, mais quel bonheur de voir le sport que l'on aime évoluer. Nous avons organisé ensemble des courses, participé à l'élaboration des bases de la coupe du Monde actuelle (World Inline Cup). Il a mis sur pied la F.I.C. avec le succès que l'on connaît, sa reconversion est toute trouvée...
Merci à Arnaud pour tous ces bons moments. Ses qualités humaines sont à la hauteur des qualités sportives, alors bravo et je souhaite à l'homme qu'il est devenu, une bonne continuation, dans cette nouvelle vie !"

Thomas Dauvergne (AM Sport) : Merci Mister Arnaud !

"Lyon, printemps 1996, première course. Un circuit en ville en carré qui tourne autour de deux ponts en passant par les quais. La route coupée à moitié, laissait passer les véhicules sur l'autre côté. Pas génial comme environnement. Moi qui venait de ma campagne et de mes longs raids en roller, ce n'était pas trop ce que j'imaginais. J'étais entraîné, remonté à bloc, j'en avais sous la semelle, des heures et des heures de rando (des années ?), je ne pouvais pas être mauvais, peut-être même gagner ? Qui sait ? J'avais lu et relu les premiers magazines de l'époque, Roller Saga. Un certain Gicquel tenait le haut de l'affiche. C'était la star du moment. A l'époque, dans l'Est de la France, pas de courses, pas de championnats, pas de pistes, pas ou peu de clubs. L'article sur la course de Lyon, un certain Wanadoo Roller, et la présentation du champion couvert déjà de nombreuses victoires en compétition de vitesse (ça existe ça ?) avait suffit à me faire monter au plafond. Comment on s'inscrit ?
L'échauffement démarre. Tient le niveau à l'air élevé, très élevé même. Les coureurs s'entassent sur la ligne. Je me place devant. Cela me semble la meilleure place pour commencer, même si je sens bien que je ne fais pas l'unanimité. Le speaker présente l'épreuve et les coureurs. Je n'en connais aucun. Et puis il prend plus de temps pour présenter le dernier. Champion de ceci, victoire à cela' Piouf, ça doit être un bon celui là. «'et voici Arnaud Gicquel » clame le speaker. Le patineur juste à côté de moi lève la main. Mon sang ne fait qu'un tour. Je vais me mettre dans sa roue '!
C'était ma rencontre avec Arnaud. Lui ne s'en souvient pas c'est sûr. Pour la petite histoire, au bout de 50m après le départ j'étais tout seul. J'ai fini tout seul d'ailleurs. Mais quelle course ! J'étais survolté !
Malgré mes quelques belles places en national et quelques souvenirs de peloton, je n'ai jamais pu partager ses moments de patineur de haut niveau avec lui et les autres. Mon activité professionnelle et ma famille prenaient rapidement le dessus sur mes entraînements personnels.
Je l'ai re-rencontré quelques années plus tard à travers les organisations et les projets qu'on a pu monter ensemble et sur lesquels j'ai la chance de travailler avec lui aujourd'hui. Il est très rare de connaître des sportifs de haut niveau si proche et si disponible envers les gens. Il est toujours ouvert et disponible avec cette volonté de partage et d'engagement personnel. Je suis un peu triste de savoir qu'on ne le verra plus sur les rollers dans un peloton, rouler et sprinter comme il l'a fait en 2003 en remportant sur nos terres à Dijon un de ses nombreux Marathons. Mais heureux (et fier ') d'avoir eu la chance de le voir patiner au long de ces années et pouvoir continuer à travailler avec lui.
Je le remercie donc de tout coeur de la carrière qu'il a eu et de ce qu'il a été tout au long de ces années car tout ça a certainement eu une incidence non négligeable sur ce que je suis et ce que nous pouvons réaliser aujourd'hui. Bon vent et bonne chance pour la suite à toute la petite famille Gicquel."

Yann Guyader - Team Powerslide Timmerman

"Je pense qu'il serait de bon ton de commencer cet hommage par un mot simple et en même temps fort de sens : RESPECT !
En effet, je souhaiterai tirer un grand coup de chapeau à celui que l'on surnommait affectueusement "Daddy" dans le peloton. Comme beaucoup de nantais, il m'aura fait rêver pendant un bon nombre d'années.
J'ai débuté à patiner en 1992, alors qu'Arnaud était au sommet du roller mondial (en quad). Je m'entraînais sur la piste de mon quartier "la Colinière" à Nantes, à l'endroit même où s'entraînait Arnaud. Pour nous, il était le grand Arnaud Gicquel. Comme tous les gamins de mon club, je passais un bon nombre d'après-midi de mon enfance à le regarder patiner, béat d'admiration.
Je peux me rappeler que je n'étais pas le seul à rester après mon entraînement (A l'époque plus une kermesse qu'un réel entraînement,et c'est pas plus mal quand on est jeune) pour le regarder avec son coach, Christophe. Il était et restera pour moi une idole (avec Dereck Parra), aujourd'hui encore même après que j'ai atteint le niveau international. Je pense que nous devons réaliser a quel point Arnaud à été important pour le roller.
Effectivement, il n'aura pas réussi à le rendre aussi populaire que le foot, mais s'il y a bien une personne de connue du roller dans la région nantaise, que ce soit auprès des mairies ou autres, c'est bien lui ! Il aura marqué notre sport pour toujours avec son palmarès qui ne sera probablement jamais égalé.
Je tenais aussi à lui rendre hommage, puisqu'en tant que coureur, j'ai été confronté ces dernières années à un mec super sport, fair-play dans n'importe quelle situation. Il a toujours le mot pour déconner en dehors des courses. Si on m'avait dit lorsque j'étais gamin qu'un jour je courrai dans la même équipe que le GRAND Arnaud Gicquel, j'en aurais rêvé ! Et ce jour est venu. Je resterai donc très fier de cela. Effectivement, je n'aurai pas partagé beaucoup de moment avec lui, mais le peu d'entraînements que nous avons fait ensemble et le stage d'avant saison en Italie resteront des moments inoubliables.
Alors je voudrais te dire Arnaud que bien que cette expérience à tes côtés ait été brève, j'en suis très heureux. Je te souhaite un avenir doré dans tes nouvelles occupations. Bon courage ! Respect, encore une fois, et merci pour tout ce que tu a fais pour notre sport (palmarès, French Inline Cup). Au revoir l'artiste !"

Franck Cardin - Jeune retraité du roller : "Chapeau Mr Gicquel pour ta carrière !"

"Que dire sur Arnaud si ce n'est qu'il a fait partie de mes idoles lorsque que j'étais gamin et que maintenant, après avoir été adversaires, puis coéquipiers, nous somme devenus de jeunes retraités... Arnaud est une énorme locomotive pour le roller en France, de part sa carrière, mais aussi pour ce qu'il est en train de réaliser avec la F.I.C.

Un travailleur infatigable

J'ai un grand souvenir de lui lorsqu'il a été champion du monde pour la première fois à Oostende dans les années 90 à l'âge de 18 ans ! Il remporte la course à points, son dada. C'est certainement la course la plus dure physiquement. Il fallait que ce soit dur à l'entraînement, sinon, ça ne servait à rien.
J'ai commencé à connaître Arnaud un peu mieux en 1997 lorsque je suis arrivé au pôle espoir de Nantes, à l'époque dirigé par Christophe Audoire. Là, j'ai découvert un personnage à part, un travailleur infatigable, remettant une couche en plus à l'entraînement. Il en redemandait encore et encore. Il n'était jamais satisfait, se disant que les autres devaient s'entraîner plus que lui. Il était ingérable pour ses partenaires d'entraînement ! (rires). En revanche Arnaud avait toujours besoin d'être rassuré, "Comment j'étais là '" ; "Ma double poussée là elle était comment '" ; "Tu crois qu'on en a fait assez ' Moi je referais bien une série" ; "Je ne me sens pas bien aujourd'hui, je suis nul"... "Mais non Arnaud, c'est bon, t'es bien là..."

Une classe naturelle

Il doit carrière à son travail, mais aussi, je pense, à une classe naturelle. Peu de patineurs en France l'on : Pascal Briand et maintenant Alexis Contin, c'est tout. Alors, lorsque l'on fait un mix des heures de travail avec une classe naturelle, on obtient un athlète au palmarès impressionnant avec des qualités exceptionnelles...
Je ne peux pas vous dire le nombre de coupe du monde qu'il a gagné, je ne connais pas non plus sont palmarès par coeur mais cela inspire le respect.

Simple et Discret

Dans le sport comme dans la vie de tous les jours, Arnaud est d'une grande simplicité. Il pouvait courir avec n'importe quelles roues, n'importe quelles platines du moment que ça roulait. Il partait du principe que le matériel ne faisait pas gagner, seul l'entraînement comptait. Malgré son niveau et son palmarès, il est toujours resté proche des gens sans se prendre la tête. Tête en l'aire !
C'est aussi Arnaud ! Une tête en l'aire pour certaine choses... notamment par pour sa French Cup !
"Arnaud tes dossards, ils sont où ' M...! Je les ai oubliés à l'hôtel ! " ; "Arnaud, t'as oublié ton portefeuille chez moi !" ; "Bon, ben moi, je vais courir, j'ai oublié mes patins à la maison..."
C'était une joie de partager l'entraînement avec lui. Il arrivait tous les jours quelque chose de spécial.

Une grosse gamelle à l'entraînement en 2005

Avec sa venue dans le team Salomon en 2005, nous avons de nouveau recommencé à nous entraîner ensemble. J'aimais m'entraîner avec Arnaud et je crois que lui aussi. On aimait la difficulté et on tombait souvent d'accord sur les programmes, Arnaud me faisait mal en sprint et moi je lui faisais mal sur le fractionné. On s'est bien tiré la bourre. Mais sur une séance de 1'/1' je me suis emmêlé les patins et nous sommes tombés tous les deux à environ 45km/h. Bilan : Arnaud s'est cassé le scaphoïde et la clavicule. J'en garde un très mauvais souvenir.

Un Ami

Arnaud est devenu, au fil des années, un ami très proche. Nous nous sommes tirés la bourre en tant qu'adversaires pendant de nombreuses années avec respect. J'ai eu la chance de vivre une année avec lui chez Salomon. Malgré la blessure, ça n'a été que du bonheur et de la rigolade. C'était finalement un peu notre dernière année à tous les deux. On va pouvoir pouvoir augmenter le Ketchup sur les barbecues cet été... hein Arnaud !

Un Père attentionné

Ce n'est jamais évident de conjuguer vie de famille et les déplacements toutes les semaines à l'autre bout du continent... mais je me rappelle qu'à chaque fois qu'il le pouvait, il appelait à la maison pour prendre des nouvelles de sa petite Jade et de Nathalie. Rappelles-toi de ta note de téléphone à Taipei l'année dernière... hé hé hé ! Quelqu'un de bien !"

Alexandre Chartier - L'hommage de rollerenligne

"Arnaud est certainement l'un des plus patineurs les plus abordables et les plus disponibles que je connaisse. C'est un athlète modeste, remarquable, un patron sur la piste, mais aussi dans la vie professionnelle. Parallèlement à sa carrière sportive, il est parvenu à promouvoir son sport avec une réussite sans précédent. Le monde de la course lui doit beaucoup que ce soit pour la création de la French Inline Cup, pour le développement des courses populaires alliant la masse et l'élite ou pour l'image qu'il a su donner du roller. Merci pour ta gentillesse, ta disponibilité et ton dévouement à notre sport. Nous espérons que tu mèneras à bien tous les projets que tu entreprendras."

Palmarès express

 

  • 1er titre de champion de France en Benjamin
  • 1er titre de champion d'Europe en Minime (40 titres au total) : 39 médailles d'or (19 sur piste et 20 sur route) ainsi que 30 en argent (19 sur piste et 11 sur route) et 21 en bronze (10 sur piste et 11 sur route) dans la catégorie Senior, 1 médaille d'or chez les jeunes, ainsi que 2 en argent et 1 en bronze.
  • 1er titre de champion du monde à 19 ans à Ostende (4 titres au total) : 1 titre sur piste et 3 sur route, 14 médailles d'argent (19 sur piste et 11 sur route) et 11 médailles de bronze (6 sur piste et 5 sur route)
  • 6 médailles aux Jeux mondiaux : 1 en or, 4 en argent et 1 en bronze
  • 1er de la Swiss Inline Cup en 1999, 2000 et 2001
  • Vainqueur de la Roller World Cup en 2001
  • Vainqueur des plus gros marathons mondiaux, tels que Berlin, Hambourg, Eindhoven, Zürich, Bâle, Engadin, Rennes, Dijon, les Herbiers, et aussi du France Tour de Loire
  • 7 fois vainqueur du Trophée des Trois Pistes

Galerie photos

Liens utiles

Interview d'Arnaud Gicquel sur rollerenligne.com
Site de la French Inline Cup

Texte : Vincent Esnault
Témoignages recueillis par Alexandre Chartier
Photos : droits réservés, Salomon, Rollerblade, rollerenligne.com
Mis en ligne  le 26 avril 2006 - Lu 14176 fois


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