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Le 23 mars 2020 à 11:01 | mise à jour le 28 mars 2020 à 10:15

John Joseph Merlin - premier inventeur reconnu de l'histoire du patin à roulettes

John Joseph Merlin - premier inventeur reconnu de l'histoire du patin à roulettes

On attribue la première paire de patin à roulettes à un néerlandais méconnu et dont on a aucune trace, un homme qui patinait le long des canaux. Mais c'est le Belge John Joseph Merlin qui a laissé sa trace dans l'histoire. On lui devait bien un article...

Mis en ligne par  Vernon SULLIVAN

Biographie de John Joseph Merlin (1735-1803)

John Joseph Merlin par Thomas GainsboroughJohn-Joseph Merlin est né le 17 septembre 1735 à Huy (Belgique) et mort le 4 mai 1803 à Paddington à Londres (Grande-Bretagne) à l'âge de 68 ans.

Il n'est peut être pas le premier inventeur des patins à roulettes, mais il reste à ce jour le seul dont l'identité est connue.

Jeune homme, il travaille à Paris où il fabrique des horloges, des montres, des instruments de musique et d'autres instruments mathématiques de précision.

Direction l'Angleterre

En mai 1760, il a 25 ans. Il quitte Paris et s'expatrie en Grande-Bretagne sur invitation de l'Académie Royale des Sciences. Il accompagne l'ambassadeur d'Espagne, Count de Fuentes avec lequel il réside quelques années à Soho Square. Il devient directeur du musée de Cox à Sprint Gardens sur Prince's Street. Il y montre ses instruments de musique. Il fabrique aussi des automates. Il ouvre son propre musée de la mécanique à Hanover Square, sur Oxford Street. C'est un endroit divertissant et populaire à visiter où il présente ses inventions. L'endroit est surnommée : la Cave de Merlin. Les invités peuvent y jouer à la machine à sous, voir des horloges à mouvement perpétuel, des cages d'oiseaux mobiles, écouter des boîtes à musique et même essayer la chaise à roulettes pour quelques shillings.

Les patins de Merlin

Sa première paire de patins à roulettes se compose d'une rangée des roues en métal. Il les aurait souvent portés pour faire la publicité de ses inventions et de son musée. L'arrêt et les changements de direction étaient vraiment problématiques et son habileté ne suffit pas à compenser ces défauts. Il les montra donc régulièrement sans les breveter.

Le Thomas Busby's Concert Room and Orchestra Anecdotes (1805) fait référence à un incident malencontreux qui serait à arrivé à Merlin lors d'une démonstration de ses talents de patinage :

"Une de ses nouveautés ingénieuses était une paire de patins conçue pour avancer sur des roues. Equipé de ces derniers et d'un violon, il se mêlait au groupe hétéroclite d'une des mascarades de Mme Cowleys à Carlisle House. N'ayant pas les moyens de réduire sa vitesse ou de se diriger, il se précipita contre un miroir de plus de cinq cents livres de valeur, le brisa en atomes, cassa son instrument en morceaux et se blessa sévèrement. "

Merlin et ses contemporains

Merlin faisait partie des "favoris" de la maison Burney. Il est décrit par ses Fanny Burney comme ayant une conversation divertissante, agréable. Quelqu'un de simple dans ses manières, capable d'exprimer son opinion sur tous les sujets et toutes les personnes avec la plus grande franchise. Il montre de la reconnaissance pour la courtoisie qu'on lui accorde.

Le Cygne d'Argent de John Joseph Merlin

La magie de Merlin s'étend bien au delà du patin à roulettes

On cantonne souvent les inventeurs à une seule de leurs trouvailles, mais nombre d'entre eux ont exercé leurs talents et assouvi leur soif de création dans d'autres domaines. John Joseph Merlin ne fait pas exception à la règle et ses talents d'horloger lui ont permis de créer le Cygne d'Argent en collaboration avec James Cox. Cet automate qui fonctionne encore. Il est conservé au Bowes Museum à Barnard Castle, en Angleterre. Il a été réalisé en 1773. John Bowes l'a acquis en 1872 chez un joaillier parisien pour la somme dérisoire de 200 livres ! L'automatique s'est vu consacrer un reportage de la BBC.

Lorsque le mécanisme d'horlogerie est remonté, la boîte à musique joue et les tiges de verre tournent, donnant l'illusion de l'écoulement de l'eau. Le cygne tourne la tête d'un côté à l'autre, puis remarque le poisson qui nage et se penche pour en attraper un (ornithologiquement inexact, car les cygnes ne mangent pas de poisson). La tête du cygne revient alors à la position verticale et la performance, qui a duré environ 40 secondes, est terminée. Pour aider à préserver le mécanisme, le cygne n'est utilisé qu'une fois par jour à 14 heures.

Il a également collaboré avec Cox pour élaborer une montre alimentée par les changements de pression atmosphérique.

On lui doit aussi :

  • un fauteuil roulant automoteur
  • un système pour appeler les domestiques
  • un dispositif prothétique pour des "personnes nées avec des moignons seulement"
  • des cartes spéciales pour les aveugles
  • une pompe pour expulser "l'air vicié"
  • une table à thé tournante
  • un char mécanique avec une sorte d'odomètre
  • Un pianoforte avec une portée de six octaves qu'il a fait en 1775 qui précéda de quinze ans le piano à queue de Broadwood (cinq octaves et demi)
  • Il a apporté des améliorations au clavecin, et a créé un orgue de baril / clavecin qui a joué dix-neuf chansons.

Les brevets de Merlin

Un clavecin de Merlin en 1780Certains inventions furent protégées par des brevets. Ils sont notamment référencés dans l' "Alphabetical index of patentees of inventions (1617-1852)". Il en déposa deux successivement :

  • Le 29 janvier 1773 :
    "Spring-jack having a reflector to increase the heat, and thereby save fuel"
    soit "Un Vérin à ressort ayant un réflecteur pour augmenter la chaleur et ainsi économiser du carburant "

  • Le 12 septembre 1774 :
    "Compound harpshichords with a set of hammers similar to those in a pianoforte, in addition to quills ; adding suche hammers to common harpshicords"
    soit "Un clavecin composé d'un jeu de marteaux similaires à ceux d'un pianoforte".

L'héritage de Merlin

N'ayant pas été marié, il légua ses biens à ses deux frères et à sa soeur qui vivaient à l'étranger. Le détail de ses inventions a été listé par Richard Altick dans "The Show of London" (1978).

Une gravure montrant Merlin et son char mécanique a été publiée au Kirby's Wonderfud and Scientific Museum (1803). Une gravure de son fauteuil roulant mécanique est apparue dans "Achermann's Repository of arts (1811). Le portrait peint à l'huile par Thomas Gainsborrow (image ci-dessus) est exposé à Kenwood House, Hampsead. Louée par un anonyme depuis 1973, la peinture a été rachetée par Kenwood en 1983.

Liens utiles

La page wikipedia consacrée à John Joseph Merlin

Philip H. Highfill; Kalman A. Burnim; Edward A. Langhans (1984). A Biographical Dictionary of Actors, Actresses, Musicians, Dancers, Managers, and Other Stage Personnel in London, 1660-1800: M'Intosh to Nash. SIU Press. ISBN 978-0-8093-1130-9.

John Jacob; Iveagh Bequest, Kenwood (London, England); GLC Public Relations Branch - édité à London par Iveagh Bequest, Kenwood : Greater London Council, 1985., John Joseph Merlin: the ingenious mechanick

Portrait de Merlin : Thomas Gainsborough
Mis en ligne  le 23 mars 2020 - Lu 20351 fois

Mis en ligne par :
Passionné de roulettes devant l'éternel, le jour j'écume le bitume. Si je me crashe, si je tombe, ma peau s'arrache mais pas mon coeur de roller !



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