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Le 17 octobre 2007 à 00:00 | mise à jour le 21 juillet 2018 à 17:48

Les filières énergétiques et leur application dans l'entrainement roller

Les filières énergétiques et leur application dans l'entrainement roller

La maîtrise et la structuration de l'entraînement passe par une connaissance des principes des filières énergétiques qui interviennent lors des différents types d'effort. Que l'on soit spécialiste du sprint ou de l'endurance, voici quelques grands principes pour mieux comprendre comment nous produisons l'énergie nécessaire à l'effort...

Mis en ligne par  Alexandre CHARTIER

Des principes communs à tous les sports

Le corps dispose de 3 grandes filières énergétiques pour rendre l'énergie des aliments utilisables par les muscles : l'aérobie, l'anaérobie alactique, l'anaérobie lactique.

Ces voies se déclenchent en fonction de l'intensité et de la durée de l'exercice. Elles sont toujours liées et fonctionne souvent en synergie. Attention, elles convertissent l'énergie apportée par les nutriments et ne la produisent pas.
La molécule produite par ces voies et provoquant la contraction musculaire s'appelle l'ATP (Adénosine Tri Phosphate).

L'aérobie

On parle de filière aérobie quand l'oxygène de l'air est utilisé pour aider à produire de l'énergie. Les efforts en aérobie peuvent durer plusieurs heures. C'est la voie par excellence de l'endurance.

L'anaérobie alactique

Cette filière n'utilise pas d'oxygène. Elle ne produit pas d'acidité mais elle ne peut être utilisée que quelques secondes (environ 7 secondes). Ce processus se contente de piocher dans les réserves d'ATP et de créatine phosphate immédiatement disponibles.

L'anaérobie lactique

Cette filière est sollicitée quand la filière aérobie n'est pas encore en marche ou ne suffit plus à produire de l'énergie. La production d'énergie se fait sans oxygène et produit de l'acidité dans l'organisme. L'acide lactique est un facteur limitant de la durée de l'exercice (environ 4 à 8 minutes).

Les interactions entre les filières

Lorsque l'on débute un effort physique, la filière alactique se met immédiatement en marche. Elle s'appuie sur les réserves d'ATP contenues dans les muscles et sur la créatine phosphate.

Les autres filières vont alors devoir produire à nouveau de l'ATP pour reconstituer les réserves.

Si la consommation d'oxygène au repos est faible, elle augmente progressivement à l'effort. Pour répondre à ce besoin, l'organisme va tenter d'apporter de plus en plus d'oxygène aux muscles. L'activité du système cardio-vasculaire augmente donc pour transporter de plus en plus d'oxygène : le rythme cardiaque et la ventilation accélèrent.

Au bout d'un moment, le corps ne peut plus augmenter la vitesse du coeur et de la ventilation. Du coup, la production d'énergie va alors plafonner. On arrive au fameux seuil de la VO2 Max (Volume d'oxygène maximum). Ce seuil correspond aussi à la VMA (Vitesse Maximale Aérobie).
A ce moment-là, si l'athlète veut durcir son effort à cette intensité, il va se trouver en dette d'oxygène. Le besoin d'énergie nécessaire va alors solliciter la filière anaérobie lactique produisant.

La production d'énergie a alors un coût. Elle ne peut se faire sans produire un déchet limitant l'effort : l'acide lactique. Plus l'effort va être intense et prolonfé et plus la production d'acide sera importante.

L'acidose va agir sur les muscles qui vont fonctionner de moins en moins bien. L'effort doit inéluctablement être diminué ou arrêté pour revenir à l'équilibre.

Qu'apporte l'entraînement ?

L'entraînement agit sur les filières énergétiques de plusieurs façons :

  • En augmentant les capacité cardio-ventilatoires : plus on transporte d'oxygène vers les muscles moins la filière lactique est rapidement sollicitée,
  • En augmentant le taux de globules rouges dans le sang : plus le sang contient de globules rouges, plus il peut transporter de l'oxygène vers les muscles,
  • En augmentant le seuil de tolérance à l'acidose : avec le temps et l'entraînement, si l'on sollicite régulièrement l'organisme dans la filière lactique, la tolérance à l'acide lactique augmente. On peut donc rester en acidose plus longtemps et rester à un niveau d'intensité d'effort plus important sur une durée supérieure.
  • Une augmentation du volume musculaire : en sprint, l'augmentation du volume musculaire permet de stocker davantage d'ATP et d'avoir donc plus d'énergie disponible rapidement.
  • Une meilleure évacuation de l'acide l'actique : l'acidose s'évacue grâce à la ventilation. L'amélioration des capacités cardio-ventilatoire favorise l'évacuation de l'acide.

Il est probable que le facteur psychologique revêt également une performance importante dans l'effort. Plus un athlète est habitué à se faire mal et plus il pourra supporter les charges d'entraînement et l'effort. La culture de l'effort varie selon les générations et les civilisations. Elle revêt une importance qui est probablement sous-estimée.

Pourquoi l'échauffement est-il si important ?

On est toujours plus performant en course si l'on s'est bien échauffé. Oui, mais pourquoi ?

Le principe de l'échauffement consiste à activer la filière aérobie et à se débarasser des déchets produits en début d'effort par la filière anaérobie lactique.

En démarrant une course à froid, on part sans avec le handicap de l'acide lactique. Le niveau d'intensité étant trop important par la suite, on ne parvient pas à évacuer suffisamment cet acide durant l'effort. Du coup, notre performance finale est moindre.

En résumé

Au début d'un effort, il est fréquent que l'on ressente l'acidose. La mise en marche de la filière aérobie prenant quelques minutes, l'énergie produite l'est d'abord en filière lactique. Du coup, quand on commence un échauffement par exemple, l'organisme va :

  1. Puiser dans les réserves d'ATP disponibles (anaérobie alactique),
  2. Produire de l'énergie en anaérobie lactique 'anaérobie lactique),
  3. Lancer la filière aérobie au bout d'environ 3 minutes,
  4. Evacuer l'acide lactique produit grâce à la ventilation.

Les spécificités du roller

Certaines courses telles que les épreuves à points ou à éliminations sollicitent énormément la filière lactique par la répétition des sprints à intervalles réguliers. La part aérobie d'un 10.000 m à points est donc inférieure à celle d'un 10.000 m classique. Le patineur qui s'alignera sur ces épreuves ne pourra donc pas se contenter d'avoir une bonne endurance.

Le roller comme le cyclisme sont des sports où la stratégie revêt une importance capitale. Les athlètes alternent les phases de récupération et d'attaques. Il ne faut donc jamais négliger le travail dans la filière lactique.

Quizz : vrai ou faux ?

Pour voir si vous avez bien compris comment fonctionne les filières, voici un quizz ! Une fois que vous aurez répondu aux questions, sélectionnez le bloc de texte pour voir apparaître les réponses blanches sur fond blanc.

  1. Un 10.000 m à points sollicite peu la filière lactique. faux !
  2. Quand je fais un départ arrêté, je sollicite la filière alactique. vrai !
  3. En roller, un marathonien peu se passer d'entraînement lactique. faux !
  4. L'échauffement permet de mettre en marche la filière aérobie. vrai !
  5. L'acide lactique améliore les performances des muscles. faux !
  6. L'acidose peut être diminuée en réduisant l'intensité de l'effort. vrai !
  7. Les 3 filières énergétiques interagissent. vrai !
  8. La filière aérobie est celle qui développe le plus de puissance immédiatement. faux !
  9. La VMA est atteinte au même moment que la VO2Max. vrai !
  10. Une fois le seuil dépassé, le corps est en dette d'oxygène. vrai !

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Texte : Alfathor
Photos : Rollerenligne.com
Mis en ligne  le 17 octobre 2007 - Lu 41936 fois

Mis en ligne par :
Fondateur et webmaster de rollerenligne.com. Alexandre est un passionné de roller en général et sous tous ses aspects : histoire, économie, sociologie, évolution technologique... Ne le branchez pas sur ces sujets sans avoir une aspirine à portée de main !

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